Editorial
Jérémy Lambert, François-Xavier Lavenne, Laurence Pieropan
Texte
L’année 2017 est une date importante pour l’Association Charles Plisnier : celle du 80e anniversaire du prix Goncourt décerné en 1937 à l’écrivain belge pour ses Faux Passeports. En couronnant pour la première fois un romancier étranger du plus prestigieux des prix littéraires français, l’Académie Goncourt consacrait l’importance de la francophonie.
Depuis 1954, l’Association Charles Plisnier perpétue la mémoire de l’écrivain, une mémoire tournée vers l’avenir et enracinée dans ses engagements. Par les rencontres, les prix, les colloques, les ateliers ou encore les expositions qu’elle organise, elle se veut un lieu qui invite à l’échange et au dépassement des frontières, un espace de rencontre, de réflexion et de transmission.
La revue Francophonie vivante s’inscrit depuis 1960 dans la dynamique qui préside aux activités de l’Association et aborde la vie de la francophonie dans un esprit d’ouverture en mettant en évidence le rôle de la langue comme outil de partage, de création, de jeu, de compréhension et d’invention du réel.
L’une des forces de Francophonie vivante a toujours été sa capacité à se renouveler sans jamais perdre son identité. Aujourd’hui, la revue devient semestrielle et double son nombre de pages a n de couvrir plus en profondeur l’actualité de la francophonie. Elle se dote d’une présentation aérée, pensée pour rendre la lecture fluide et agréable. Surtout, elle reste fidèle à son esprit originel : cultiver un enthousiasme alliant rigueur et convivialité. Les dossiers et rubriques qui vous sont dévoilés dans cette nouvelle version couvrent les divers aspects de la langue. Ils explorent le passé pour y chercher les racines du présent, s’ouvrent à la création contemporaine comme à l’étude des traditions et prêtent une attention particulière aux mutations socio-culturelles et aux diversités linguistiques.
Notre dossier " Faites vos jeux !" vous incite à larguer les amarres pour explorer l’activité ludique du point de vue anthropologique, social et culturel. Les articles abordent ainsi le jeu, dans sa dimension tant individuelle que collective, vous faisant naviguer des récifs du Colin-Maillard et du croquet aux récits de Jean et Alice, des Grands Rhétoriqueurs, et autres jeux de mots urbains. Qui a dit que le jeu n’était pas sérieux ? Pas en tout cas les scrabbleurs que nous avons rencontrés, qui vous diront, de concert avec notre invité, qu’il existe bel et bien une « science du jeu ». Mais ne craignez rien : si le jeu sait être raisonnable, c’est pour mieux venir piquer votre curiosité, comme saura le faire l’hôte de notre rubrique La littérature sort de la page et sa Grande Droguerie poétique.
Les « sillons francophones » constituent désormais une nouvelle escale régulière de la revue. Depuis notre port d’attache, " Place Morichar ", où résonnent la voix de Plisnier et celle d’un lecteur francophone, la traversée se poursuit par les Langues françaises et régionales, avant d’explorer quelques Enjeux de la francophonie, ici ou ailleurs. De l’Italie aux liens culturels belgo-marocains, du premier Goncourt des étudiants des universités francophones belges aux A.M.L., où « La Légende d’Ulenspiegel continue », l’itinéraire s’inscrit dans une circulation libre des personnes, des idées et des œuvres. Une traversée du temps s’impose également, avec ici 750 ans d’histoire du droit hennuyer dans Histoire et traditions populaires.
Chemin faisant, l’île des Écoliers francophones s’est avérée incontournable. Accompagnés de leur famille, les plus jeunes se réjouiront d’entendre des textes des francophonies du Sud lors du Kitabu, ou encore de découvrir des albums de jeunesse au Wolf. De leur côté, les enseignants trouveront dans la « granothèque » des jeux sur la langue. Quant à l’archipel " Vivre la francophonie ", il fera miroiter sous vos yeux, pour les mois à venir, des îlots rafraîchissants.
Avant de mettre pied à terre, découvrez nos recensions dans la section " Vie culturelle " : d’Yves Klein à Hergé, en passant par la poésie francophone, laissez- vous guider par ces « Reg’Arts décalés » qui vous sont suggérés.
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Une Association n’est rien sans ses membres. Régulièrement, nous vous proposerons des visites d’expositions, mais aussi des dossiers pédagogiques, des ateliers et des concours. Enfin, notre Association vous convie dans le courant du second semestre de cette année à la remise du Prix Marguerite Van de Wiele, qui donnera un visage aux femmes dans l’immigration en Belgique francophone.
Bonne lecture et au plaisir de vous rencontrer !
© Jérémy Lambert, François-Xavier Lavenne, Laurence Pieropan, 2017