© 2015, Josse Goffin, Regard à gauche

Enseigner une littérature «invisible» à l’Université. Le cas de la littérature en langue picarde

Olivier Engelaere
,
Baptiste Frankinet

Texte

 

En avril 2023, la Société organisait une journée de mise à l’honneur de nos membres correspondants.
À cette occasion, quatre d’entre eux ont eu l’occasion de prendre la parole sur des sujets de leur choix, soit en lien avec les langues régionales de Belgique romane, soit à propos de sujets d’études proches de nos considérations.
Les intervenants ont accepté de faire part de leurs présentations par écrit et nous nous proposons de les publier dans Wallonnes, au fil des numéros.

Voici la deuxième contribution: celle d’
Olivier Engelaere, introduite par Baptiste Frankinet.



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Présentation




Il est presqu’impossible, à l’heure actuelle, d’évoquer la langue et la littérature picardes, sans arriver rapidement à mentionner le nom d’Olivier Engelaere. Historien et documentaliste de formation, Olivier a été chargé dès 1999 de développer des projets de défense, de soutien, d’illustration de la langue picarde au sein de l’Office Culturel Régional de Picardie.

Et, dès cette première mission, force est de constater qu’il s’est pris d’une passion incommensurable pour le picard, sous tous ses aspects. Sa passion n’a d’égal que l’investissement et l’énergie immenses qu’il a pu déployer au cours des vingt-cinq dernières années pour mener à bien les missions qui lui ont été confiées à la fin du 20e siècle.

En 2009, le département Langue et Culture de Picardie qu’il avait savamment organisé au sein de l’office culturel régional de Picardie, se concrétise en une Agence régionale de la langue picarde.

Cette agence, directement missionnée par la Région Hauts-de-France, est placée sous sa responsabilité et développe des opérations de promotion qui prennent les formes les plus diverses: organisation de prix, animations scolaires, développement d’ateliers d’écriture en bibliothèque ou en milieu carcéral, défense militante de la langue, soutien dans l’apprentissage, organisation d’une commission de terminologie picarde, aide à la publication, et j’en passe.


Parallèlement, il fonde la maison d’édition Engelaere, une maison d’édition associative spécialisée dans les questions culturelles régionales et notamment dans l’édition en langue régionale. Cet outil vient, incontestablement, en aide aux auteurs et aux écrivains picards, et cherche à leur assurer une diffusion et une promotion convenables face au marché concurrentiel du livre en français ou en langue étrangère.

Depuis 2015, Olivier Engelaere assure un cours de langue et culture picardes à l’Université de Picardie-Jules Verne à Amiens. Depuis 2020, il organise également un cours similaire à l’Université Polytechnique des Hauts-de-France à Valenciennes.

En 2021, il accepte de devenir membre correspondant de notre SLLW, a fortiori parce que le picard est un de nos objets d’études. La langue picarde, qu’il défend et qu’il promeut depuis des années, déborde sur une grande partie du Hainaut.

Depuis 2022, il a entrepris une thèse qui étudie la littérature de langue picarde au 19e siècle, sous la direction de Marie-Françoise Melmoux-Montaubin.


C’est donc avec grand plaisir que nous accueillons Olivier Engelaere au sein de notre Société, en qualité de membre correspondant, en espérant qu’il pourra s’appuyer sur les études faites par cette même Société pour toute la région picarde, mais qu’il pourra également nous aider à mieux connaître le picard tel qu’il est parlé outre-Quiévrain.


© Baptiste Frankinet, revue Wallonnes 4-2023, SLLW, Liège, Belgique



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Enseigner une littérature «invisible» à l’université

Le cas de la littérature en langue picarde


par Olivier Engelaere




Je tiens en premier lieu à vous remercier pour l’honneur qui m’est fait de me proposer de devenir membre correspondant de la Société de langue et de littérature wallonne dont l’objet, la défense et la promotion des langues régionale, a été, pi i est toudis, un des moteurs de mon existence.

Lorsque Monsieur Frankinet m’a demandé de choisir un thème pour cette intervention, tout de suite le rapport entre nos langues régionales et le monde universitaire m’est venu à l’esprit.

Comme vous le savez certainement, un évènement très important, qui a bouleversé notre paysage, dans le nord de la France, a eu lieu le mardi 14 décembre 2021. Il s’agit de la publication d’une circulaire du ministère de l’Éducation nationale qui ajoute le picard, ainsi que le flamand occidental et le franco-provençal, à la liste des langues régionales qui peuvent être enseignées à tous les niveaux de la scolarité.


Je passerai sur l’aventure qu’a été l’élaboration de ce texte et les méandres politiques qui ont permis que le picard ne soit pas oublié.
Le picard jouit donc aujourd’hui du même statut dans l’enseignement que le basque, le breton ou l’occitan. Ce qui ne veut pas dire bien entendu qu’il en est au même point qu’eux… bien loin de là, et c’est un euphémisme que de le dire.

Cette irruption presque brutale du picard dans l’éducation nationale a engendré de suite la question de la formation des maîtres qui seront en charge de son enseignement. Immédiatement, les regards se portent vers l’Université dont une des missions est de former les futurs enseignants.
Le picard et l’Université, c’est une histoire ancienne. Le professeur Jean-Michel Eloy, de l’Université de Picardie Jules Verne, a consacré un article, non publié à ma connaissance, sur ce sujet.


À l’Université de Lille, une chaire de «langue et littérature picarde et wallonne» existe depuis 1892. L’enseignante actuellement en poste est Esther Baiwir, dialectologue liégeoise que vous connaissez très probablement.

Cette chaire a d’abord été occupée par des médiévistes et aujourd’hui la présence du picard à l’Université de Lille dépend du Centre d’études médiévales et dialectale. Ni les mots langue picarde ni les mots littérature picarde n’apparaissent dans la présentation des composantes de ce centre sur le site internet de l’Université.

Les étudiants lillois de lettres peuvent donc suivre une option «langue, littérature et culture régionale».
Le nom de la région concernée n’étant pas précisée, on imagine qu’il s’agit de langue et de littérature picardes, et non flamande puisque le flamand occidental est également une langue régionale des Hauts-de-France.


À Amiens, le picard est présent à l’Université depuis sa création en 1971. C’est à la demande de son premier président, Dominique Taddéi, qu’est créé le Centre d’Etudes Picardes alors sous la responsabilité de Jacqueline Picoche, professeure de linguistique.

Ici aussi, l’étude du picard est proposée aux étudiantes et étudiants sous la forme d’une option dont la forme a beaucoup varié selon les époques. Ce sont essentiellement des linguistes qui ont été en charge de cette option et je me dois de citer le nom de l’infatigable René Debrie.

Cette option a eu une ampleur parfois assez considérable en termes d’horaires et a recouru à de nombreux vacataires. Depuis le départ de Jean-Michel Éloy, qui avait succédé à Jacqueline Picoche, plus aucun enseignant titulaire n’est responsable directement de cet enseignement, qui se poursuit et est donc aujourd’hui entre les mains de chargés de cours, dont je fais partie.


Enfin, le picard est enseigné depuis l’année 2019-2020 à l’Université Polytechnique du Hainaut à Valenciennes dans le cadre d’un module d’ouverture de 18h par semestre. La demande de l’Université était de proposer un cours d’apprentissage de la langue. Là également, l’enseignement n’est pas assuré par un titulaire mais par un vacataire, ch’est toudis mi.


Il n’y a donc, aujourd’hui, qu’à l’Université de Lille, qu’une enseignante titulaire se charge elle-même les cours de l’option «picard» entre guillemets.
La présence du picard à l’Université, l’enseignement de la langue, ou plutôt son étude, est surtout une affaire de linguistes, de sociolinguistes ou de dialectologues.




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L’enseignement de littérature en langue picarde




Cette littérature est ancienne – on a souvent discuté sur l’idée de la faire remonter au Moyen Âge –, et abondante. Elle est indissociable des pratiques culturelles et artistiques qui accompagnent l’existence de la langue picarde.

Elle en est une des expressions culturelles majeures et représente un élément de légitimation et de reconnaissance d’autant plus importante que nous sommes dans un pays, la France, où la littérature tient une place à part dans la politique culturelle menée par l’État.

Néanmoins, cette littérature, si elle s’étale devant nos yeux, et qu’elle nous laisse souvent ébahi, reste dans le domaine de l’invisibilité.
Je cite ici le titre de l’anthologie de littérature picarde, la seule existante pour l’ensemble du domaine, Belgique comprise: la Forêt invisible.

Comment donc enseigner cette littérature à l’Université?

Gardons à l’esprit que les littératures en langue régionale devraient tout à fait légitimement trouver leur place au lycée voire au collège, dans le cadre des cours de littérature, en français, et pas uniquement dans le cadre des enseignements de langue régionale qui existent ça et là. Une pétition dans ce sens a été récemment lancée par les Occitans.

La présence de la littérature en picard à l’Université n’est pas récente. Les textes littéraires ont bien servi de support à aux approches plus linguistiques ou dialectologiques.


Les nombreux vacataires et autres chargés de cours qui sont allés assurer cet enseignement de «langue et culture picardes» ont, selon leur goût, leurs compétences et leur profil, étudié des auteurs et, bien sûr, leurs textes.


Mais la littérature peut être abordée de manière très formelle sous la forme d’un enseignement proposé par l’Université.

Ainsi, en 2015, le Professeur Christophe Rey m’a demandé de bien vouloir me charger des cours de l’option picarde de l’Université de Picardie Jules Verne et, dans ce cadre, j’assure un cours d’approche littéraire du picard sous la forme d’un module optionnel de 18h pour les étudiants en première année de lettres modernes.

C’est en me basant sur cette expérience que je vais aborder quelques points de réflexion qui constituent, je le pense, des réalités pour qui souhaite enseigner une littérature en langue régionale à l’Université.





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Tout d’abord la question de la langue




Étudier la littérature anglophone en licence d’anglais paraît une évidence, tout autant le fait que les étudiants qui vont s’inscrire dans ce genre de formation ont déjà une connaissance affirmée de la langue. Normalement, les lycéens à la sortie du baccalauréat sont censés avoir un niveau B2 dans les langues vivantes étrangères qu’ils ont apprises.

Pour le picard, dont la présence à l’école est balbutiante, nous ne pouvons évidemment pas compter sur une connaissance préalable de la langue, ou alors elle est propre au parcours personnel de chaque étudiant. La réalité est que, sauf dans de très rares cas, les étudiants ne connaissent plus le picard, et bien souvent ne le comprennent quasiment plus au-delà de quelques mots très familiers.

Ajoutons qu’étudier la littérature en picard signifie forcément étudier des textes dans des picards différents, d’origines géographiques variées, donc des langues dont la variation à la fois phonétique et lexicale est souvent forte, et encore amplifiée par l’absence de normalisation graphique (nous n’avons d’équivalent du Feller qui aurait amené au moins une certaine cohérence dans la notation).

Il faut donc étudier une littérature en langue régionale devant des étudiants qui ne connaissent pas, ou très peu, ou de manière très fragmentaire, cette langue.

Cela suppose de passer tout d’abord par une présentation générale de ce qu’est la langue picarde, ses caractéristiques phonétiques, mais aussi d’aborder son statut et son évolution socio-politique.

Ce cadrage est nécessaire pour des étudiants dont les représentations du picard sont souvent à la limite de la caricature. C’est ce qu’on peut appeler l’effet «Bienvenue chez les Chtis»: le picard, ce n’est parlé que par les vieux, ça ne sert qu’à faire rire, et c’est juste un accent moche et gras.


Ensuite, lorsque ces prérequis ont été transmis, il faut lire et surtout traduire les textes.

Or l’enseignant ne peut pas, dans la plupart des cas, s’appuyer sur des traductions déjà existantes et lui-même peut être confronté à des difficultés de compréhension de variétés de picard anciennes et issues de régions qui ne lui sont pas familières.

Donner la possibilité aux étudiants de comprendre le sens précis des textes, d’un point de vue de la langue, demande un travail considérable. C’est par contre l’occasion de leur en faire saisir toute la diversité, toute la richesse, toute la variation et surtout toute l’étendue.

À travers la littérature il n’est pas possible de rester dans une vision «patoisante», localiste de la langue. Se confronter à la littérature en picard, c’est s’ouvrir à l’espace de la langue picarde dans toute sa diversité: monde rural bien sûr, mais aussi monde de la ville et des cités ouvrières.




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L’autre difficulté dans l'approche littéraire du picard
est la question de la temporalité





L’histoire littéraire du picard, mais aussi celle des autres langues bien sûr, à commencer par le français, nous plonge dans des époques bien éloignées des nôtres.
Les textes de la première moitié du 19e siècle, je pense en particulier à ceux de deux auteurs polémistes que sont Henri Carion et Pierre-Louis Gosseu, ont, en plus d’un grand intérêt littéraire, des valeurs historiques évidentes.

Ils sont les témoignages d’un monde dont nous sommes les héritiers mais qui est aujourd’hui bien loin: ici celui de la Monarchie de Juillet. On ne peut comprendre les épistoles kimberlottes de Carion ou les lettres picardes de Gosseu qu’en ayant de solides repères historiques sur ces années 1830-1840.


L’affaiblissement de l’enseignement de l’histoire nous amène des étudiants qui n’ont que très peu de notions sur ce que furent l’ancien régime et la Révolution française, et les bouleversements profonds que le passage de l’un à l’autre ont pu provoquer.

Enseigner, peut-être juste faire découvrir, une littérature en langue régionale, c’est se replonger dans le quotidien de personnes modestes, de petites gens, qui ont vécu ces bouleversements et qui les évoquent comme une réalité concrète.


Ces réalités, les étudiants sont clairement désarmés pour les appréhender et le temps passé à revenir sur leurs lacunes est pris sur celui à consacrer aux textes, à leurs auteurs, et à la langue utilisée.


Enfin, le troisième élément qu’il convient d’avoir en tête porte sur la nature même des textes à étudier et la façon dont nous allons aborder leur chronologie.


Sur la nature, la littérature de langue picarde révèle des stéréotypes de genre et de race qui ne sont plus acceptés aujourd’hui.

Elle est également riche en textes scatologiques, surtout ceux émanant du sud du domaine, qui ne sont plus du tout dans le goût actuel.


Personnellement j’aborde sans complexe des écrits faisant preuve d’une misogynie populaire qui servait à l’époque de ressort comique (la femme acariâtre qui martyrise son mari par exemple), néanmoins je prends la précaution, devant un public d’étudiant qui est souvent composé exclusivement d’étudiantes, de repréciser le contexte dans lequel ces textes ont été produits, pour quel public, et surtout dans quel but: faire rire.

J’en profite également pour leur montrer le chemin parcouru depuis lors puisqu’aujourd’hui la littérature en langue picarde s’est très fortement féminisée, tout comme l’ensemble de la société. C’est une manière aussi de montrer que les langues régionales, comme le reste, suivent les évolutions sociales, politiques et culturelles, car elles sont des corps vivants.


Sur la chronologie, cette nature, parfois un peu choquante pour nos contemporains des thèmes qui ressortent de ces morceaux de littérature, permet de justement faire apprécier l’émancipation dont certains auteurs plus récents ont su faire preuve par rapport à une tradition du texte «patoisant».

Il me semble donc qu’une approche chronologique, croisée avec des notions géographiques et thématiques, est particulièrement indiquée pour donner aux étudiants une vue générale de cette littérature.

Nous sommes alors capables de mesurer à la fois l’évolution de langue, des mots dont se saisissent les auteurs à telle ou telle époque, mais aussi des mentalités, des thèmes qui sont abordés selon l’époque ou le lieu, et surtout des relations que les écrivains développent entre eux, ce qui me semble être un élément important de toute étude de l’évolution d’une littérature si on veut bien désigner par ce mot ces écrits en langue régionale.



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Pour étudier des textes littéraires, encore faut-il pouvoir y accéder



La plupart des œuvres ne sont pas rééditées et difficilement accessibles.

Cela suppose pour l’enseignant d’être le pourvoyeur de textes, et aussi de se limiter à quelques-uns d’entre eux au détriment d’une approche plus globale d’une œuvre construite par certains auteurs comme un tout.

À décharge, au vu de la dotation horaire disponible pour enseigner la littérature en picard, il me semble aujourd’hui impensable d’aller au-delà d’un simple survol et d’envisager l’étude d’une œuvre.

Espérons qu’à l’avenir, avec le développement de l’enseignement du picard, ce type de démarche sera envisageable dans la continuité des cours qui trouveraient leur place au lycée.




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Reste la question générale à poser:
Comment intéresser des étudiants à la littérature en langue régionale?





Comment les faire pénétrer ce monde étranger, ce monde qui leur est invisible, et leur montrer qu’il y a encore des territoires de la connaissance à explorer?

Comment leur faire comprendre l’intérêt que ceux-ci peuvent avoir, tant pour la connaissance de la langue que pour la richesse littéraire ou historique?

Comment mettre ces auteurs de langue régionale en relation avec un monde qui nous est devenu étranger tant il a souvent été refoulé de nos environnements contemporains?


Que peut-on attendre de nos étudiants? Répondraient-ils présents à des cours plus développés de littérature en langue régionale? Quel serait leur degré d’adhésion? Comment se manifesteraient-ils?

La réponse à ces questions serait probablement bien différente selon les langues régionales concernées.


Pour la littérature en picard, à l’Université de Picardie, il faut bien avouer que, pour le moment, ces cours de littérature n’ont débouchés sur aucun travail de recherche, mais il n’y a plus d’enseignants titulaires pour les suivre. Les chercheurs en place, la plupart du temps étrangers à l’espace linguistique picard, ou alors n’ayant pas eu l’occasion de rencontrer eux-mêmes cette langue et cette littérature dans leur propre parcours, ne poussent pas leurs étudiants dans cette direction.

Mais, et même si nous ne possédons pas le recul nécessaire pour savoir si cette tendance va se confirmer, le fait que le picard soit présent dans l’éducation nationale a fait apparaître de jeunes enseignants qui ont suivi ces options «picardes» durant leur cursus universitaire et qui manifestent un réel intérêt pour la langue et sa littérature.

Le besoin de compétences en langue qui se manifeste aujourd’hui, et pas seulement dans l’éducation nationale, ne pourra se passer des déclinaisons littéraires de celles-ci.




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En conclusion, ces littératures en langues régionales sont devant nos yeux, elles existent et font partie de notre patrimoine culturel.

Il nous semble que, au pire, elles ne disparaîtront jamais totalement de l’Université, tout comme nous n’imaginons pas une disparition totale des études de certaines langues antiques. Elles peuvent par contre, encore perdre du terrain et devenir des niches pour quelques chercheurs, paradoxalement souvent étrangers à leur territoire historique.

Nous pouvons aussi manifester un optimisme raisonnable.
Avec le temps, les stéréotypes liés aux langues régionales, surtout comme pour le picard avec leur introduction dans l’enseignement, vont s’estomper et probablement finir par disparaître (en espérant que cette disparition ne raisonne pas avec la disparition des derniers locuteurs de ces langues).

Les langues régionales, leur littérature, deviendront alors, peut-être, des sujets d’études comme les autres, qui ne stigmatisent pas ceux qui s’y consacrent et ne nuisent pas à leur carrière universitaire. C’est tout ce qu’il faut leur souhaiter.

 


© Olivier Engelaere, Baptiste Frankinet (présentation), revue Wallonnes 4-2023, SLLW, Liège, Belgique




 

Metadata

Auteurs
Olivier Engelaere
,
Baptiste Frankinet
Sujet
langue picarde. Littérature. Enseignement. Université
Genre
essai historique, sociologique
Langue
Français
Relation
revue Wallonnes 4-2023, SLLW, Liège, Belgique
Droits
© Olivier Engelaere, Baptiste Frankinet (présentation), revue Wallonnes 4-2023, SLLW, Liège, Belgique