Un thème d'actualité (Présentation)
Catherine Gravet
Texte
Chaque année, la Journée internationale des Droits des Femmes est l’occasion de lire de nombreux articles dans la presse mettant en avant au mieux les progrès engrangés, au pire les reculs concédés en matière d’égalité des sexes. Souvent les journalistes stigmatisent la stagnation qu’ils attribuent au manque d’actions des responsables, en particulier en dehors de l’Europe. Les pays arabes ou musulmans sont particulièrement visés : les féministes islamiques accusent par exemple les théologiens de mal interpréter les textes sacrés pour continuer d’asservir les femmes. Beaucoup de contraintes pèsent sur les femmes en terre d’islam, selon les pays : interdictions de voter, de conduire, de disposer de son argent, de sortir, obligation de porter le voile, etc.
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Pour la Belgique, l’égalité n’est pas encore atteinte, ses manquements sont même pointés du doigt par les instances européennes qui voient dans notre pays la subsistance de discriminations d’un autre âge. Le Soir a effectivement montré « la subsistance d’inégalités entre les sexes au quotidien » mais a relativisé : « parfois aux dépens des messieurs » (8 mars 2016, pp. 20-21). En matière de « pouvoir » en tous les cas, le nombre d’élus (élections fédérales 2014) dépasse de loin le nombre d’élues (42,4 %). Les écarts salariaux restent importants : en 2013, sur l’ensemble de l’année, il s’élevait à 22 % aux dépens des femmes, en raison principalement du travail à temps partiel, plus fréquent chez le sexe dit faible. Il est vrai, en revanche, qu’en terme de formation, 50,7 % des filles obtiennent un diplôme de l’enseigne¬ment supérieur pour seulement 37,1 % des garçons.
L’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes a fort à faire. Sa porte-parole, Élodie Debrumetz, explique que les femmes font l’objet de discriminations plus graves que les hommes et que sept plaintes sur dix concernent le monde du travail : discriminations à l’embauche, harcèlements, licen¬ciements abusifs... Une étude de 2010 fait état de discriminations en raison de la grossesse : trois femmes sur quatre y auraient été confrontées (ibidem).
Un bref article paru dans Trends Tendance le 14 juillet 2016 évoque trois études universitaires qui démontrent que « Statistiques à l’appui, c’est lorsque tout va mal qu’on embauche ou qu’on élit des femmes. » Une étude montrerait qu’entre 2004 et 2013, sur 2.500 sociétés, les femmes PDG ont été virées à 38 % contre seulement 27 % pour les hommes. Les femmes ne seraient plus seulement confrontées au « plafond de verre » qui les empêche d’accéder aux plus hauts postes, mais désormais à une « falaise de verre » dans la mesure où elles « prennent des jobs plus risqués, mais malheureusement ne sont pas récompensées pour ce courage [et même] davantage menacées de chuter que les hommes ». Les promotions accordées aux femmes seraient donc un pis-aller en temps de crise ! Facile dès lors de se débarrasser d’elles si elles ne trouvent pas de solution miracle. Les préjugés sont tenaces. À l’université aussi.
Au Parlement de la Communauté française en Belgique, les députées ne manquent pas d’interpeller les ministres sur la question. Dernière interpellation en date, celle de Carine Lecomte à Jean-Claude Marcourt, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et des Médias, intitulée « Mixité de genre dans l’enseignement supérieur » (article 76 du règlement – voir « Compte rendu de la séance du 12 juillet 2016 »). Carine Lecomte rappelle entre autres que 10 % seulement des professeurs ordinaires sont des femmes dans les universités francophones, et qu’un budget de 150 000 euros a été octroyé aux six universités et au F.R.S.-FNRS, pour développer la politique du genre au sein des institutions et de s’assurer de l’égalité hommes/femmes tout au long des carrières scientifiques. Elle se réjouit, non pas des inégalités, mais bien de l’initiative, et demande un état des lieux des actions menées dans ce cadre. Dans sa réponse, le ministre Marcourt insiste sur la collaboration avec la ministre Simonis sur plusieurs dossiers transversaux et sur les avancées de nombreux dossiers en cours : le nouveau statut du Comité Fem¬mes & Sciences, le projet de master interuniversitaire en études de genre, le gendermainstreaming, les subventions à la recherche et à la formation en matière de genre (colloque sur le biais de genre dans la recherche scientifique, séminaires, formations organisées par l’Université des Femmes...).
À propos de la mixité dans les différentes filières à l’université, en réponse toujours à l’interpellation de Carine Lecomte, le ministre précise qu’il n’a pas le temps de « faire une analyse exhaustive de la question » tant le sujet est complexe ; il avance également une opinion : « Le sujet est passionnant. [...] Une bonne information permet certainement de mieux cibler les secteurs où un déséquilibre frappant est observé. Mais il faut aussi se poser la question de savoir si le but est d’atteindre la parité dans toutes les filières. Car il est assez logique que des différences puissent apparaître, que certaines filières soient plus convoitées par un genre ou l’autre. Ce n’est pas spécialement problématique. »
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Dans le présent volume, Kristoff Talin revient sur la question en se demandant, à partir du cas de la France, si les transformations des filières de formation ainsi que celles du monde du travail ont un impact sur les femmes ingénieures, notamment sur la formation de l’identité professionnelle. Il sonde les variables pouvant expliquer la faible proportion de femmes dans la profession ainsi que les « types » de carrières qu’elles exercent et particulièrement le fait que les responsabilités qu’elles prennent (ou qu’on leur attribue) sont moins élevées. Car la question est de savoir si les métiers choisis par les femmes seront plus ou moins valorisés dans la société de demain.
Les filles, en Belgique du moins, s’intéressent peu à l’informatique, les garçons optent moins pour les sciences de l’éducation... Cliché ? Question de goût, qui, comme les couleurs, ne se discutent pas ? Ce qui est plus inquiétant, c’est d’observer, selon le ministre, « une déperdition des femmes tout au long des carrières scientifiques ou académiques, phénomène que certains appellent le “tuyau percé” ». Il insiste : des mesures doivent être prises, et il propose concrètement d’appliquer le « quota par cascades » dans le ca¬dre des promotions. Il s’agit de faire correspondre, lors de chaque promotion, le pourcentage de promotions hommes/femmes aux pourcentages hom¬mes/femmes de la catégorie de départ. On sait que l’une des causes du déficit des femmes dans les postes de promotion est qu’elles renoncent à candidater. Et de repréciser l’argument majeur : c’est une question d’efficacité pour les institutions. Et l’argument est de taille à l’heure où la compétitivité s’ins¬talle au sein des universités pour tenter d’évaluer leur potentiel.
Dès 2009, le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’était engagé à prendre des mesures visant à encourager l’égalité entre les hommes et les femmes à l’université et en particulier dans les carrières sci¬entifiques. Dans ce cadre, grâce à une première subvention répartie entre les universités francophones, les institutions ont mis en place des « personnes de contact genre » dont la mission a été définie par un cahier des charges. Dans la foulée, un groupe de réflexion a été mis en place. Il s’agissait d’abord d’établir un état des lieux de l’égalité hommes/femmes dans chaque institution.
En 2015-2016, l’un des projets du Groupe Genre.S de l’Université de Mons a été d’inviter les communautés de l’université ainsi que le grand public à une journée d’études intitulée « Femmes et religions ». Elle a remporté un grand succès. L’idée de consacrer un numéro des Cahiers internationaux de symbolisme au genre a également germé très tôt. Les premières personnes sollicitées ont été les conférenciers et conférencières de la Journée d’études de novembre 2015.
Katherine Rondou, Brigitte Steinmann et Ludovic Mohamed Zahed ont répondu à l’appel, avec trois articles.
Katherine Rondou a apporté sa contribution à la journée du 21 novembre par le biais d’une approche thématologique. En effet, son analyse minutieuse des textes littéraires contemporains permet de dégager une mutation importante du thème de sainte Marie-Madeleine à partir de la moitié du XXe siècle, et ce sous l’influence des théologies féministes.
Brigitte Steinmann, anthropologue, s’intéresse au statut des femmes dans le bouddhisme au travers, particulièrement, de la vie d’une nonne chassée de son couvent pour s’être retrouvée enceinte d’un moine bhoutanais (« Le Bouddhisme et les Femmes en Himalaya. Des paroles scripturaires des premiers temps à l’investissement religieux dans la modernité : une étude ethnologique »). Et le troisième orateur de la journée d’études s’intéresse quant à lui à l’islam : « Théologien-nes féministes et gay-friendly de l’islam ». Notre réflexion s’est ensuite déployée dans plusieurs directions dont rend compte le présent volume.
UN CADRE CONCEPTUEL. UNE RÉFLEXION DISPARATE ?
Pour faire rapidement le point sur la notion de genre, il faut remonter au contexte de l’après-guerre, favorable à une prise de conscience du statut de la femme dans la société.
Simone de Beauvoir, dans son essai philosophique, Le Deuxième Sexe, paru en 1949 et qui deviendra fameux, jetait les bases d’une déconstruction systématique et lucide de la notion de « femme » ainsi que des inégalités entre hommes et femmes. L’assertion « On ne naît pas femme, on le devient » a fait son chemin dans les esprits et a abouti, dans le monde académique anglo-saxon, à la notion de genre (« gender »), qui s’est aujourd’hui imposée comme catégorie avec laquelle il faut compter. Françoise Héritier a rappelé cet « héritage » en 2002, dans Masculin/féminin II : Dissoudre la hiérarchie.
Contrairement au sexe, biologiquement défini, le genre se réfère à la socialisation des individus. Devenu un véritable outil conceptuel dans les sciences humaines et sociales, le genre permet d’analyser, sans présupposés biologiques, les processus de différenciation sociale des sexes.
Avec Trouble dans le genre (1990, traduction par Cynthia Kraus en 2005), Judith Butler, professeure de rhétorique et de littérature comparée à Berkeley (Californie), a mis en avant la possibilité de confusion et de profusion des identités chez un même individu. Sa formule-clé serait plutôt : « On ne naît pas femme, et on ne le devient parfois pas tout à fait, ou même jamais. » Les objectifs qu’elle se fixe sont de dépasser les idées reçues, de contester les présupposés sur le genre, sur les rôles réputés masculins ou féminins. En bref, sa critique de l’hétéronormativité bouleverse les idées reçues en présentant l’identité sexuelle comme variable, instable, au point qu’elle fait l’objet de critiques acerbes de la part de ceux ou celles qui y voient une « théorie du genre », un nouveau dogme qui saperait dangereusement les valeurs de la société judéo-chrétienne basée sur une conception essentialiste et réductrice de l’existence.
Le fait est que la catégorie de genre permet d’enrichir les sciences hu¬maines et sociales par une approche novatrice, longtemps méconnue sinon méprisée. Notre ambition n’était cependant pas de l’imposer comme un nouveau paradigme explicatif qui, à lui seul, reléguerait tous les autres dans les oubliettes de l’histoire, mais d’insister sur la façon dont il peut les renouveler à partir de ce nouvel angle de vue, en croisant les visions de différentes approches disciplinaires par l’inclusion du genre dans leurs thématiques de recherche.
Nous avions d’abord souhaité interroger les représentations des genres dans l’ensemble des productions culturelles, mais les auteur.e.s, à l’instar de Beauvoir qui s’attachait à montrer le machisme d’un Montherlant, se penchent surtout sur des œuvres singulières, essentiellement dans le champ de la littérature, et contribuent ainsi à rendre visibles des femmes, auteurs ou personnages, qu’une critique masculine ou masculiniste garderait sous le boisseau.
Nahiyé Léon Camara contraste fiction et réalité sociale en Guinée à travers les relations sexuelles et amoureuses des protagonistes de l’œuvre romanesque de Donato Ndongo-Bidyogo analysées du point de vue des femmes.
L’article de Sara Cissoko étudie la transculturalité du mythe d’Antigone à travers la figure d’Ebah Ya dans La Carte d’identité de Jean-Marie Adiaffi, roman où les rites initiatiques africains et européens montrent d’étonnantes coïncidences.
Catherine Gravet s’interroge sur la pertinence de l’étiquette « féministe » attachée à Renée Dunan, romancière féconde, en particulier dans le registre pornographique.
Le texte de Gabriël Maes décèle les tensions entre spiritualité et matérialité, chair et esprit, horizontalité et verticalité à travers les figures de l’ange et de la bête – de la femme et du dragon – dans le théâtre engagé de Claire Lejeune, en particulier Le Chant du dragon.
Michel Otten, en spécialiste de la littérature belge, a simplement voulu montrer à quel point Nicole Verschoore est une romancière passionnée, à travers tout son parcours, depuis Le Maître du Bourg chez Gallimard en 1994, jusqu’aujourd’hui, avec Stéphane 1956, paru fin 2016 chez Samsa.
Face au vide sur lequel débouche la modernité, Claire Lejeune crée des liens sous forme d’une quadrature où l’homme postmoderne est appelé à se métamorphoser en frère – à passer de la patrie à la fratrie – guidé par la femme éveillée à sa propre « origyne », c’est ce que Martine Renouprez étudie à travers l’ensemble des pièces de théâtre de l’auteure.
Michael Rosenfeld propose une intéressante comparaison entre les personnages de François Mouret chez Émile Zola, et celui de Sender-la-Bonne-Femme (qui n’est pas une femme) créé par Mendele Moïcher Sforim, auteur juif du XIXe siècle, considéré comme le « grand-père de la littérature yiddish » et l’un des fondateurs de la littérature hébraïque moderne.
À cheval entre littérature, peinture, photographie, Maria Victoria Ferrety Montiel nous présente « Quelques femmes et le Surréalisme ».
Se plaçant entre traduction et études de genre, Marie Mehaignoul et Camille Janssens ont voulu vérifier si la traduction était « genrée » en comparant traducteur et traductrice au travail sur une nouvelle de Stefan Zweig.
Giusy Caruso, musicologue, nous fait découvrir « La Femme au toucher ineffable : la pianiste, pédagogue et chercheuse Marie Trautmann, épouse Jaëll » (1832-1882).
Dans le champ de l’histoire – mais celle-ci n’est-elle pas, comme disait Croce, aussi éloignée de nous soit-elle, toujours une « histoire contemporaine » ? –, Florence Gauthier s’attaque à deux figures que l’on juge souvent à l’aune du féminisme proclamé de l’une, opposé au machisme prétendu de l’autre : Olympe de Gouges et Robespierre. Ce faisant, elle montre que le féminisme n’est pas nécessairement là où l’on croit, précisément parce que, loin d’être une idée abstraite auréolée d’une quelconque pureté diaphane, il s’inscrit dans des rapports sociaux concrets qu’il travaille autant que ceux-ci le colorent.
C’est que nous voulions également questionner la façon dont le concept de genre a fait son apparition dans le monde académique, comment il a évolué, pourquoi il est aujourd’hui critiqué ou, au contraire, prôné. Mais aussi interroger la façon dont les genres sont encore mobilisés de façon spécifique, positivement ou négativement, dans le cadre de luttes visant par exemple à obtenir l’égalité ou à s’opposer aux discriminations.
Nulle n’était mieux placée que Nadine Platteau pour faire le point sur cette histoire, et pour éclairer un trajet resté largement dans l’ombre. Elle en fut en effet une protagoniste majeure, après avoir été une pionnière de ce qui émerge petit à petit comme une discipline reconnue, ce qui n’empêche pas ce champ d’investigation de garder un pied hors du monde académique, plus proche de la vraie vie.
Deux autres auteures se soucient de la vraie vie et de questions de société cruciales aujourd’hui. Dominique Gluck pose l’indispensable question de la possibilité de développer, sur le plan urbanistique, une ville « au féminin », ce que les villes actuelles ne sont résolument pas, à son estime.
Magali Roba s’est attachée à traduire un ouvrage en russe sur la situation des LGBT en Russie. Elle rend compte de l’évolution homophobe et intolérante de la société russe.
Nous avons aussi tenu à rassembler quelques textes, témoignages plus qu’articles scientifiques, voire récits ou poèmes, qui nous sont parvenus, parfois anonymement.
Valentine Boudart a participé, en avril 2016, à un concours de nouvelles organisé à la Faculté de Traduction et d’Interprétation de l’Université de Mons. Si son texte a été sélectionné, c’est en raison de sa brièveté et du respect du thème imposé, la traduction. Son titre, « De Barbie à saint Jérô¬me », suggère déjà pourquoi il prend place dans ce volume.
Nivin Faely est une scientifique dont la vocation a dû, pour se concrétiser, d’abord se confronter à la brutalité des traditions et des préjugés d’une société irakienne où le poids de l’islam s’est considérablement accru au cours des vingt dernières années, avant de quitter un monde dans lequel elle ne se retrouvait pas pour vivre les difficultés de l’exil. Elle nous livre le « récit de vie d’une scientifique insolite ».
Quelques vers émouvants sur le mal d’aimer au féminin sont rassemblés sous le titre « Le Regret d’Elvire ».
Jean Delval évoque ses liens avec le théâtre qu’il (re)découvre plus machiste qu’il ne pensait : il ne suffit pas d’afficher les meilleures intentions pour se débarrasser des pesanteurs sociales dont l’inertie prolonge la vie de discriminations de fait.
Wafa Ouchene propose une réflexion personnelle sur le port du voile au sein de la communauté scientifique, en Algérie ou ailleurs.
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Les textes de la rubrique Varia auraient pu trouver leur place dans notre volume Patrimoines (2015), mais la vie a ses raisons que le calendrier ignore.
Le premier, dû à la plume de l’historien de l’art Laurent Grison, nous entraîne dans un vagabondage érudit, poétique et savant dans le Parc royal de Bruxelles, sur les traces du peintre William Degouve de Nuncques (1867-1935). Dans « Nocturne au Parc royal de Bruxelles » (1897), pastel aujourd’hui au Musée d’Orsay, Degouve de Nuncques exprime le silence et l’inaltérabilité du souvenir d’enfance. Grâce à Laurent Grison, nous plongeons dans un instantané d’époque, fin XIXe siècle, habité par bien des artistes dont l’Histoire a retenu le nom, dans une évocation dont la temporalité aurait été, comme l’écrit l’auteur, « vitrifiée ».
Les deux suivants nous ont été offerts par Jean-Maurice Rosier. Son premier « cadeau », écrit avec Alixe Constant, renoue avec le thème de saint Georges, très présent dans les célébrations de Mons 2015 (l’article édité ici est d’ailleurs issu d’un exposé dans un colloque), mais dans un contexte où on l’attendrait beaucoup moins : au pays des Soviets, et dans le cadre de la mobilisation généralisée qui fut le fait du régime stalinien avant et pendant la Grande Guerre patriotique, la Seconde Guerre mondiale. Surprenant !
Le second relève du patrimoine littéraire, autour de la figure du dramaturge Jean Louvet, récemment décédé, évoqué en octobre 2016 au Théâtre Le Manège à Mons, notamment par le biais d’une conférence qui a introduit les représentations théâtrales et que cet article développe : Jean Louvet est viscéralement attaché au peuple wallon, jusque dans ses dernières pièces qui recentrent leur propos sur l’individu aliéné, à distance relative des préoccupations plus explicitement socio-politiques de ses débuts.
Quant à Émile Van Balberghe, il poursuit, inlassablement, son travail d’érudition sur la vie et l’œuvre de Léon Bloy, et donne ici un « Premier supplément à l’inventaire chronologique de la correspondance de Léon Bloy, à l’inventaire de ses envois et dédicaces et à la première liste des traductions de ses œuvres », ces inventaires ont paru en 2014 à l’Université de Mons.
Comme à l’habitude, la rubrique « À propos de... » rassemble, autant que possible, les comptes rendus de lecture des revues ou des ouvrages qui ont été envoyés à notre rédaction. Nous remercions les éditeurs et les auteurs de la confiance qu’ils nous témoignent. En 2016, nous avons reçu une grande quantité d’ouvrages et nous n’avons pas toujours eu les ressources (humaines ou temporelles) nécessaires pour remplir tous nos « contrats » de service de presse mais nous y remédierons dans le prochain numéro, et nous avons toute une année pour ce faire.
Catherine Gravet, Université de Mons, 2016