Où en est-on sur les souffrances au travail dans le secteur culturel?
Alexia Psarolis
Texte
Burn-out, harcèlement, jeux pervers de pouvoir…, la souffrance au travail n’épargne pas le secteur culturel.
Ce constat, nous avions senti l’urgence de nous en faire l’écho et de recueillir les paroles de juristes, psychologues, sociologues et responsables de management culturel.
À ce dossier sombre paru en octobre 2019 (Nouvelles de danse n° 76) a succédé un second volet en janvier 2020 (NDD n° 77) qui visait à souligner les initiatives vertueuses pour tendre vers un mieux-être et développer la bienveillance au travail, grâce, notamment, aux outils de l’intelligence collective.
Dans le prolongement, un labo d’idées collaboratif avait permis de réunir artistes chorégraphiques, travailleurs culturels et spécialistes pour des partages d’expériences. Dans cet élan enthousiaste, nous prenions rendez-vous au Cabinet de la Ministre de la Culture, témoignages et propositions sous les bras.
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Un an après ces initiatives, où en sommes-nous?
À la veille du renouvellement des contrats-programmes (subventions allouées sur cinq ans), il est urgent de (re)parler éthique de travail et ressources humaines.
Après l’affaire Jan Fabre et celle des Tanneurs en Belgique, le départ de Paul Dujardin, directeur de BOZAR (Palais des Beaux-arts de Bruxelles) vient de relancer ce sujet brûlant… et tabou.
Comment une direction envisage-t-elle la gestion d’une équipe?
Une question essentielle qui devrait figurer dans toute candidature, selon un décret en cours d’élaboration.
Car dans le processus de recrutement, compétences humaines et capacités de gestion doivent être prises en compte au même titre que le projet artistique.
Pour que le mal-être au travail ne soit plus une fatalité, il y a urgence à professionnaliser les ressources humaines, que ce soit à l’échelle d’une petite compagnie ou d’un grand théâtre.
«L’entreprise culturelle va résister en prenant à bras-le-corps cette question de capital humain», affirme Micha Ferrier-Barbut. Sociologue et consultante, co-directrice de l’étude intitulée "La Gestion des ressources humaines dans le secteur culturel" elle fut intervenante le 24 novembre 2020 à la Journée du Management culturel organisée par l’association Dauphine Culture (liée à l’Université Paris-Dauphine).
Lire le texte de Micha Ferrier-Barbut, au format PDF page 7 dans NDD n° 80: «L’Humain au centre. Écho des Journées du Management culturel».
Une occasion de nous pencher une nouvelle fois sur ces questions souvent occultées et qui, dans un contexte de crise et de faillites à venir, prennent une dimension nouvelle.
© Alexia Psarolis, revue Nouvelles de danse n° 80, 2e trim. 2021